La vache : une usine qu'on perfectionne

La photo représente une stabulation libre à logettes : chaque vache n'est pas attachée, elle est libre dans un espace où elle peut trouver sa nourriture et des lieux de repos.
Vous voyez là des vaches dans des stalles, alors que d'autres sont dehors.
Elles s'installent aux places qu'elles choisissent.

 

Écoute Mme Maréchal.

- Puis il y a les vaches, les chouchoutes : il y en a qui sont plus malignes que d'autres, il y en a qui sont les chefs de files et puis on les connaît bien.
Mais Kabylie, alors là je discute avec elle, et puis des fois, c'est tout à fait par hasard mais elle remue la tête d'une certaine façon, alors il y a une conversation... Des fois, on rentrerait dans l'écurie, on dirait elle est folle ! Mais moi je trouve que c'est une vache intelligente.
- Est-ce qu'elles ont chacune leur nom ?
- Oui suivant l'année où elle naît, le nom doit commencer par une lettre. Cette année, c'est les R. Alors il y a Reinette, Ritournelle, etc., il faut chercher tous les noms par R, et puis on y tient beaucoup parce que ça personnalise un peu la vache. Mais une vache, enfin pour nous du moins, ce n'est pas un numéro. Et moi je le fais même pour les petits veaux malgré qu'on les vende à huit jours. Et ensuite la vache garde ce nom, toute sa vie, enfin tant qu'elle est dans l'écurie.
Alors Oasis, Otarie, puisqu'elles sont dans les 0, elles sont encore génisses.
- Tu peux dire la différence entre vaches et génisses ?

- Bon il y a le veau de huit jours, il y a la génisse d'un an, la génisse de deux ans. En principe on les fait vêler à deux ans et demi, trois ans, et aussitôt que cette génisse pleine a fait son veau, elle s'appelle vache. Alors vache premier veau, vache deuxième veau, etc.

Compléments à l'interview :

En France, il y a environ 7 millions de vaches laitières. 480 000 agriculteurs élèvent ces vaches. Le nombre de vaches par troupeau est très variable : Monsieur Maréchal en a 21 ; Monsieur Chone 55 ; Monsieur Corsin 35. Beaucoup de paysans ont moins de 12 vaches laitières.

Les trois éleveurs interrogés pratiquent ce qu'on appelle le contrôle laitier (70 000 seulement, dans toute la France).

On laisse rarement taureaux (mâles) et vaches s'accoupler librement. Les trois éleveurs interrogés n'ont même pas de taureau dans leur troupeau. Des centres d'insémination artificielle ont été créés. C'est là que se trouvent les taureaux. On recueille leur semence qui est congelée (à -96°). Elle sera déposée ensuite dans le ventre des vaches (l'utérus) au moment favorable de leur cycle génital (les chaleurs) pour qu'elles soient fécondées. C'est l'insémination artificielle. (Voir la B.T.J. n° 12).

Ainsi, on connaît exactement le père et la mère du veau qui naît, ses grands-parents et leurs qualités. À chaque naissance, les éleveurs adhérents à la coopérative de contrôle laitier envoient une déclaration de naissance avec le dessin de la silhouette du veau.

Le centre donne alors un numéro qui suivra l'animal toute sa vie et qui sera inscrit sur une pince d'oreille fixée sur l'animal.

Voilà par exemple le bulletin de naissance de Ritournelle (ci-contre à gauche).

Il existe aussi le Herd-book : le livre de tous les meilleurs animaux d'une même race, et qui possèdent les qualités leur permettant d'être classés : représentant de cette race.

Exemple : des mensurations, la taille, la forme de la mamelle, l'aplomb sur les membres, et les performances, c'est-à-dire : quantité de lait produite, composition de ce lait, en matières grasses, en caséine.
Certaines vaches inscrites au Herd-book peuvent être mère de taureaux de sélection, et bien sûr, elles ont une meilleure valeur marchande.
Il existe deux principaux types d'installation : la stabulation entravée et la stabulation libre. (Stabulation veut dire : séjour, vie à l'étable).