Uniforme français bleu horizon
: nouvelle tenue qui, à
partir de mai 1915, équipe peu à peu la presque totalité
des troupes françaises.
Passe la souris
sur la photo pour voir l'uniforme
précédent avec pantalon rouge porté depuis 1829... |
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Matériel
collectif de campement.
Cisailles à
barbelés, scie articulée.
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Gilet porte-grenades,
pistolet lance-fusées.
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Nous
avions touché le Képi, le fameux "pot de fleur",
et portions la capote d'infanterie de ligne. L'intendance était
démunie, on nous avait distribué des vareuses des pompiers
de la ville de Paris et des pantalons bleus d'artilleurs, à
larges bandes rouges. Ces pantalons eurent le don d'exaspérer
le général de Castelnau quand nous montâmes en
ligne... Alors, aussitôt descendu de Rosières où
nous avions fait de si brillants débuts, on nous fit découdre
nos pantalons et arracher ces larges bandes rouges réservées
aux artilleurs. Or, ces pantalons étaient de première
qualité et façonnés comme on ne le fait plus
; les bandes rouges prises dans la couture étaient aussi largement
ourlées à l'intérieur qu'elles étaient
étalées à l'extérieur. Il fallut défaire
et arracher tout ça, et comme la plupart des hommes ne savaient
pas coudre, le résultat de ce beau travail fût que nous
passâmes l'hiver en loques, les coutures béantes ou ne
tenant pas, laissant voir la peau, maintenues par des épingles
à nourrice et des agrafes faites avec des bouts de fil de fer,
les jambes du pantalon faisant des plis en accordéon, des boursouflures
aux genoux et des crevés aux cuisses. En décembre nous
touchâmes des pantalons rouge garance, puis, huit jours plus
tard, des housses en toile bleue à revêtir par dessus
pour cacher ce rouge par trop voyant. Puis, dans les mois suivants,
et de quinze jours en quinze jours, tous les modèles de tenue
que les tailleurs des bureaux de l'intendance imaginaient au ministère
à Paris pour moderniser l'aspect extérieur du pioupiou
français, trouver un modèle adéquat aux nécessités
de la guerre et des teintes de camouflages allant du jaune de Naples
sali au blanc crayeux, en passant par toutes les nuances fanées
ou rouillées du réséda et du kaki avant d'opter
définitivement pour le bleu horizon. Jamais nous n'avons vu
autant d'officiers supérieurs s'occuper de nous. Je ne sais
pas pourquoi notre régiment - et spécialement notre
6° compagnie - fut spécialement choisi pour servir d'expérience
à ces fantaises vestimentaires. Mais comme ces nouveaux effets
n'arrivaient que par petits paquets, nous ne fûmes jamais plus
de deux poilus à être habillés de façon
identique, si bien que nous faisions tâches et que sur la route
le régiment-caméléon défilait maintenant
comme une mascarade versicolore, et je ne sais pas ce que le général
de Castelau en eût alors pensé... Seulement quel gachis
! Chaque fois que l'on changeait de tenue, on brûlait la précédente,
même si elle n'avait été portée que huit
jours, et quand à la fin du printemps tout le régiment
fut uniformément habillé de la tenue bleue horizon,
le régiment fût versé dans la Légion et
nous touchâmes l'uniforme kaki de la Légion d'Afrique
(division marocaine) et la tenue bleue horizon que le régiment
venait de revêtir fût également brulée quoique
toute neuve.
Blaise Cendrars - La main coupée - Plein-de-soupe
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Uniforme d'infanterie allemande
: modèle troupe 1915. La vareuse "Bluse" Feldgrau est
la version simplifiée du modèle "Feldrock" 1907/1910.
Fusil Mauser : une des armes
les plus efficaces de son temps. Tir à répétition.
Ici équipé de la lunette pour tir de précision.
Ce fusil a été adopté par le Mexique, la Turquie,
la Chine, la Belgique, la Hongrie.... |
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